Au port, en vrai, un voilier comme Abalone n’a pas besoin de grand chose.
Hommage à Stef, la reine du pneu |
Ce qu’il faut, c’est d’abord une place abritée, histoire de ne pas se faire secouer à tous vents, et vas et viens des plus gros que nous. Ici on n’est pas si mal depuis que le vent est un peu tombé. Le ferry blessé auquel on est amarré sert de brise-lâmes, un autre voilier plus ou moins abandonné fait effet de tampon entre le quai et nous. Pour remonter à terre, on escalade un pneu, exercice plus ou moins périlleux selon le moment de la marée et la charge trimballée.
On est au fond du port de pêche, ça sent le poisson fort, et un peu le mouton ces derniers jours, Aïd oblige. Le ciel manque un peu d’étoiles mais les goélands qui volent haut font illusion. Je me suis fait un copain chat, une petite rousse bien élégante qui finit nos assiettes, bien que cela ne réjouisse pas le capitaine….
Ensuite, il faut pouvoir avitailler, c’est à dire approvisionner le bateau. On a pu faire des grosses courses au supermarché Marjane, paradis de la Vache qui rit et et du barbecue. Un contact de contact sur place nous a fait le ride, et le tour de la ville. Paumés qu’on est au fond du port de pêche, c’était pas du luxe.
Pour la glacière, on récupère de la glace pilée au même endroit que les pêcheurs le matin. Dans un grand hangar, une machine produit des tonnes de glaces. C’est incroyable cette pièce où il neige constamment, dans l'ardente Tanger.
Pour faire le plein de gasoil, ça a été une autre affaire. Pas moyen d’approcher d’une pompe directement avec le bateau. Il a fallu y aller au bidon. Gilles et Pierre ont réussi à soudoyer un triporteur, du genre qui trimballe ces jours-ci davantage de moutons que de marins. Les voilà donc à deux et 5 bidons de 20 litres à traverser la ville entre une station service et le port. Une attraction immanquable, pour les locaux comme pour les équipières.
Ensuite, l’eau. On aime bien quand il y a à terre de vrais sanitaires, mais à Tanger, pas encore. 2016 / 2018? a ver. il faut remplir les soutes d’eau également. Il a fallu que Gilles négocie sévère pour qu’on nous prête un tuyau adapté à la bouche à incendie, le point d’eau du coin. L’eau n’est pas potable mais ça suffit pour la cuisine et l’hygiène de base. Pauline et moi, filles à bonne épaisseur de cheveux, on se les lave sur le pont, au bidon.
Donc voilà, cette escale de fortune, finalement, on s’en sort bien. On a fait l’essentiel, on peut profiter, de Tanger la sauvage, sa corniche, ses vents, ses sourires, son bleu, son blanc, et aujourd’hui le rouge du sang de mouton qui dévale aussi un peu les coteaux.
Demain on part vers d’autres horizons. Madère, le Portugal, six jours de loins, à six à bord.
whaou...elle a déjà fondu la jailou...
RépondreSupprimerTu me (re)donnes des envies d'ailleurs, mais pour le moment je me contenterai de satisfaire mes envies de mouton