mercredi 7 janvier 2015

Entêtée

J'avais une obsession depuis le départ de Toulon, et depuis bien avant en fait car je n'avais jamais eu cette joie : monter en tête de mât.

Jamais dans mes précédentes navigations l'occasion ne s'était présentée. J'ai harcelé nos divers capitaines sur Abalone, mais le contexte n'était jamais le bon : pas en mer, le mouillage roule trop, trop de choses à faire au port, etc. J'avais tout tenté pour soudoyer mon monde, mais on a débarqué d'Abalone avec Pauline, et je n'avais toujours pas pu aller prendre l'air du haut du large.

Repérage avant la montée, Jéjé prépare la drisse

Heureusement Eraünsia, sauveur des rêves des petites filles, m'a offert cette aventure. Je ne suis toujours jamais allée à Disneyland, mais je suis bien montée en tête de mât...


En cours de montée












Tout là haut c'est moi


La vue d'en haut

mardi 6 janvier 2015

Martinique - catégorie Faune et Flore





Pendant nos semaines atlantiques, on n'avait pour se réjouir que peu de visites animales : quelques fous en pêche des plus majestueux, le paille-en-queue du soir comme un berger en vigie, les quelques poissons pêchés au début et à la fin de la traversée... On est bien passés à moins de 5m d'un requin en chasse faisant son petit bazar en surface, l'aileron au vent. Et à 3 jours de la terre, des gangs de dauphins nous ont fait une fête d'accueil incroyablement osée et souple.  Niveau végétation, on n'a pas trouvé plus redondant : les sargasses, les sargasses, les sargasses, partout, dans les lignes, le safran, en plaque flottantes, empêchant la chasse à la baleine...

A l'arrivée aux Antilles, on a donc profité d'une diversité retrouvée sur tous les terrains de jeu : sur et sous l'eau, salée ou pas, et puis à terre puisque c'en est fini de notre univers fait d'horizon.

Pauline en sirène

 Par habitude, c'est d'abord l'eau qu'on a exploré, snorkelant les récifs des baies où Abalone se reposait. Du corail, de la couleur, des bancs entiers en pleine choré. Et puis, ces tortues vertes pas farouches qui se promènent dans la zone de mouillage, et remontent respirer doucement faisant le bruit même d'un apnéiste essoufflé.
























Vas-y que la tortue se déguise en monstre sous-marin aveec un poisson nettoyeur sur le dos


Après quelques jours, on a reconquis la terre. Ça a pris un peu de temps d'accepter de s'éloigner de l'horizon. Quand on a pu, on n'a pas été déçu. C'est tropical ici, ne l'oublions pas.

La forêt est jungle et les bestioles sont au niveau des exigences de la zone. A marcher dans la rivière, Soso met le main sur une grosse velue : saviez-vous qu'il y avait une mygale endémique à la Martinique ? Vous apprendrez avec nous, rassurés, que sa morsure n'est pas mortelle, mais Sophindiana Jones a eu le droit aux symptômes "venimeux et très douloureux".









Cette dame velue a attaqué Soso, première auvergnate dévorée par une mygale martiniquaise

Drôle de specimen des zones humides


Il manque une échelle pour préciser que Madame fait la taille d'une main (enfin de ma main)

Quelques ballades plus loin, nous voilà à l'Habitation Clément, qui en plus d'expliciter comment on fabrique notre breuvage favori permet de visiter un jardin incroyable fait d'arbres de science fiction.






On se souvenait de l'arbre sacré de Hierro, le Garoë. Ici les figuiers sont maudits, et ils créent plein de mondes à explorer, bien qu'on en cherche encore la clef. C'est l'arbre des enfants perdus dans Peter Pan, ceux qui marchent dans le seigneur des anneaux, toutes les forêts de contes, avec sous sans fée.




Forcément, il a fallu grimper pour mieux les écouter nous raconter des siècles d'histoires accumulées.















Le retour à la terre a cet avantage qu'il permet de retrouver ces bons copains, ces grands-parents universels, les arbres, majestueux et fertiles pour nos imaginations débridées.
Et de mettre un peu de vert dans ce blog à tendance très bleutée.



Abalone aux Antilles

Abalone au mouillage à Marigot Bay, Saint-Lucia

Après 17 jours dans le bleu infini, on a promené la belle silhouette d'Abalone dans les îles, comme pour le remercier de nous avoir menés à douce destination. Ici les voiliers sont plutôt partout du genre moderne , plus grand, plus neuf, plus clinquant. Mais ABA détonne élégamment, venu d'une époque ancienne avec moins de confort en dedans.

Au mouillage à l'Anse noire, face à Fort-de-France

Si j'étais un bateau, je crois que j'aimerai bien qu'on m'emmène vadrouiller les Antilles. L'eau coule à 28 degrés le long de la coque, les compagnons marins sont colorés et filous, et les grains de saison offrent un rinçage quotidien quand le sel commence à gratter.

Abalone au mouillage à Grande Anse


Depuis quelques semaines, le bel Abalone s'encroute un peu dans un décor moins bucolique, mais il repart bientôt, promis. 



Abalone à quai à la base navale de Fort-de-France