Le passage au Panama a marqué un changement radical : après les mille nuances des Amériques du Sud, nous voici clairement en terres sous influence majoritairement gringa. Déjà Panama city se donnait des faux airs de Miami, sans la beach. Les routes, les grosses bagnoles, les school bus, on s'y croyait. Très vite, nous a surpris aussi la proportion de personnes en surpoids croisés dans les transports. On continue de remonter vers le Nord et le changement se fait plus radical.
Le parking dans notre premier lieu de woofing pas si écolo... |
Et étrangement, l'accent des Ticos (les costaricain) écrase les "r" en faisant de drôle de "w", comme un bon gringo pas cap de rouler le r (genre les parties avec accent dans le son "Frijolero" de Molotov). Étrange étrangeté que ce petit pays qui n'a pas d'armée, a évité les guerres civiles et est aujourd'hui le plus riche et plus cher du centre des Amériques, mais aussi celui avec le plus de conscience écolo ( voir ici par exemple sur l'énergie propre au CR ).
Nisperos en haut à gauche, anonas en haut à droite. En bas, des oranges (vertes) |
On est vendredi, jour de marché à Alajuela. On part avec Carol, 70 ans, expat états-unienne et proprio de la finca/maison d'hôtes où on reste en tant que volontaires depuis quelques jours.
La feria d'Alajuela a lieu une fois par semaine, des dizaines de producteurs y vendent leurs fruits, légumes, graines ou poissons. On imagine débarquer dans un de ces marchés qui enchante chaque fois nos étapes. Mais la feria d'Alajuela est à l'image du reste. Le marché a lieu sous un hangar moderne. Un énorme parking accueille toutes les jeeps et 4x4. On prend son caddie et fait ses courses comme au super, sauf que ça reste moins cher quand ça ne passe pas par l'intermédiaire Wallmart. Ici on paie en Corones (des superbes billets aux couleurs vif ornés de dessins animaliers, semblant échappés d'un Monopoly), ou bien en dollars, les deux monnaies ont cours parallèlement.
Oui on a des cocotiers à la maison mais là tu comprends, | c'est déjà coupé... |
"Chia", oui ça nous sonne drôle. C'est la graine indienne miracle à la mode... |
Son pote Richard, sexagénaire israelien installé aussi à Alajuela pour du business, qui nous a emmené sort ses plus beaux sourires dentifrices et halepague les commerçants comme des amis. Puis dans la voiture nous sort des tirades sur le mode de vie des Ticos, et l'impossibilité de s'adapter à un pays pareil quand comme Carole et lui, on a vécu dans un pays "civilisé". Il se raconte sans cesse, lui, ses millions dollars, ses propriétés, ses grosses voitures.
On finit cette journée shopping dans le plus grand supermarché de notre vie, un agencement à la Ikea avec des rayons jusqu'au plafond, des produits vendus en lot, des caddies énormes et un accès seulement sur carte de membership. Un paradis de la surconsommation où les caddies sont si larges qu'on y range deux bébés côtes à côtes. On est loin de l'image verte du Costa Rica avec sa collection de Parc naturels et de volcans, sa faune et sa flore incroyable. Mais on est clairement bien dans les surprises du voyage.
C'est mes pâtissiers de copains quis'arracheraient les cheveux devant ce mur de crème industrielle |
On quittera le lendemain ce lieu de volontariat qui nous accueillait à Alajuela devant le manque de cohérence à nos yeux du projet et l'absence de convivialité et d'échange. On a trouvé autre chose, une cabane dans la montagne, des gens incroyables et des envies qui ne le sont pas moins, une belle énergie, de la passion, bref, on vous racontera tout ça bientôt.
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