On s'est très vite rendus compte que le seul moyen qu'on avait de pouvoir passer un peu de temps au Costa Rica était d'y bosser. On a donc cherché des projets auxquels se greffer en échangeant notre (incroyable) force de travail contre gîte et couvert. Très vite, on s'est aussi rendus compte que c'était le pays idéal pour découvrir l'agriculture soutenable et l'agroécologie. Et qu'ici, ces initiatives de production différentes prenaient un sens différent...
Le Costa Rica, c'est 51 000 km2 (soit un peu moins que les territoires de la Bretagne et de la Normandie), 27 parcs naturel, 116 volcans et le premier pays du monde à tenir 75 jours sans utiliser d'énergie fossile.
Ça semble donc bien joli vu de dehors. Et puis, on se rend compte que la réalité est bien moins verte qu'il n'y parait. Le record sur les énergies fossiles ne tient pas compte des milliers de litres de pétrole utilisés pour les toujours plus grosses et clinquantes bagnoles qui arpentent ce tout petit pays où la circulation, et la pollution qu'elle entraîne, sont un vrai problème.
Et le Costa Rica est le pays qui épand le plus d'engrais chimiques. Les milliers d'hectares de champs d'ananas et de bananes sont copieusement arrosés de toxiques balancés des airs, ce qui n'épargne ni l'incroyable faune du pays, ni ses habitants. En plus des conditions de vie de misère des travailleurs de l'ananas, souvent venus du bien plus pauvre Nicaragua voisin, les effets de ces épandages massifs sont évidemment désastreux, impactant radicalement les taux de cancers des travailleurs et riverains, et de malformation à la naissance.
Un petit poulet créole, génétiquement déplumé du cou, et du genre de ceux qui font pondre des œufs verts, apprend le tri |
Jemima y Gabriel |
Panoramique El Tablazo |
La mami de Gab va chercher les oeufs |
On enrichit nos pratiques et notre vocabulaire. "Boñiga", ça veut dire bouse de vache. Le matin, on part la chercher dans le champs du voisin. Aux heures les plus chaudes, on produit du gaz pour la cuisine, à partir du "biodigestor", une grosse poche qui ingère des kilos de bouses fraîches délayées dans de l'eau pour en évacuer le méthane. Elle sort aussi à nourrir les lombrics. Et à produire des bioferments, engrais tous bios, potions magiques de l'agriculteur conscient.
Telle une superheroine, j'attaque les haricots au lait |
Gab avec quelques ingrédients des bioferments : roche de montagne, cuivre, levure, cal... |
Jo en sorcier touille les bioferments |
conservation des légumes juste récoltés |
Départ pour vendre les légumes |
Grande œuvre de Jonathan : un poulailler portatif |
Les lombrics, ça chatouille |
Récolte collective de l'amarante |
Ciao les niños |
Avec Mima et Gab |
On reste deux semaines dans cette cabane dans la montagne, et on apprécie chaque moment. Gab et Mima sont d'incroyables humains, passionnants, passionnés, un plaisir à côtoyer chaque jour. On a du redescendre, une nouvelle volontaire arrivant et nos sac à dos pressés de reprendre la route. On espère fort les revoir, sous d'autres latitudes peut-être. En attendant, on continue à suivre le développement fascinant du Tablazo (jette un œil sur leur page facebook ici : https://www.facebook.com/fincaeltablazo )
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