mercredi 10 juin 2015

Mauricio, improvisateur de vérités et vrai guide improvisé


Mauricio devant la lagune
Alors que j'attends mon bus de retour, un rasta motorisé s'arrête. Oui, je vais à San Luis, tu m'amènes ? Mais je paie pas, hein ? C'est parti pour une nouvelle rencontre incroyable.  



Mauricio, son bonnet aux couleurs de l'Ethiopie vissé sur la tête (ici c'est le pays du scooter mais pas du tout celui du casque, je n'en ai pas vu un seul, chaleur tropicale oblige) a décidé de me faire visiter son île. 
 
« Tu connais Manu Chao ? J'étais son manager ». Mauricio parle et parle tant, et je ne crois pas à beaucoup de ses histoires. Son cousin travaille au FBI, son frère aux UN (qui sont deviennent les États Unis dans l'histoire suivante). Lui est un VIM (pour Very Important Man), il a trois maisons, a possédé la moitié des bars qu'on croise, a construit de ses mains des piscines naturelles sur la côte pour son ancienne fiancée tchèque... Mauricio va être président, de cette île qui n'a pour l'instant qu'une gouverneure. Déjà, les gens puissants s'en remettent à lui. Ses conseils sont précieux "Love is the answer, sister".

« Il y a des poissons énormes dans la mangrove. Et tu sais un mec qui plongeait à Providencia (l'île d'en face) avait disparu. Et quelques semaines plus tard, des pêcheurs ont pêché un de ces poisons énormes, et quand ils lui ont ouvert le ventre, ils ont trouvé le plongeur entier, avec tout son matériel. Si si, il y a des poissons qui aspirent comme ça, et peuvent te faire disparaître. C'est pour ça qu'il ne faut jamais se baigner seul. »

Je ne crois pas grand chose mais j'aime les histoires, j'acquiesce en riant. Il a grandit ici et semble connaître tout le monde. Voilà qu'on se balade, s'arrêtant à chaque baraque où il rencontre un cousin, un frère, une amie... Les rastas sont très nombreux, et il les connait tous, il les salue d'un « oyoooo » grave. 








L'île est toute petite, mais on s'arrête peut être 20 fois. Il m'emmène voir les lacs dans la mangrove, le quartier de la Loma et la première église baptiste, la lagune et ses crocodiles, la piscinita, un arbre-antre incroyable qui a malheureusement été en partie détruit par un ouragan mais résiste encore, tous les lieux touristiques du coin, et la maison de sa mère. 

Il doit faire ça souvent, personne n'a l'air surpris de le voir trimballer une gringa à l'arrière de son scooter.

"Tu sais, quand je t'emmène comme ça, tu devient une Very Important Woman"

Mais il finira par me déposer à la plage près de chez moi, où je veux prendre un bain avant la nuit, sans un geste déplacé ni me demander un centimes.

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