Nos plus longues traversées jusqu'ici avaient durer 6 jours, entre Tanger et Madère, et entre les Canaries et le Cap Vert. Sur ce genre de durée, on commençait souvent à trouver le temps long au bout de 4 ou 5 jours, tout impatients qu'on était d'arriver pour retrouver la terre, les copains, les bières fraîches et l'eau courante. Mais était-ce parce qu'on savait qu'on partait longtemps, ou bien parce qu'on n'était finalement pas si impatients d'arriver (enfin, ça a varié selon les gens et les moments), le temps sur cette traversée s'est écoulé bien différemment.
On avait beau (oh oui, si beau) être dans le bleu, entourés seulement d'horizon, de nuages, et d'étoiles, chaque jour était incroyablement différent. Après un départ super rapide dans une mer déguisée en champs de montagnes (ne croyez pas ceux qui pensent que le niveau de la mer est d'altitude nulle, c'est un mythe) nous faisant tanguer à tout va, on a connnu la pétole puis de doux alizés comme on les rêvait. Le temps changeait, le vent pas tellement, Abalone filait surtout au grand largue ou vent arrière, un gênois tangonné et la GV retenue.
Par petit air, 10 à 15 noeuds de vent, on peinait un peu avec les voiles. Mais en vent arrière et de jour, c'était des conditions idéales pour sortir le spi. Le spi d'Abalone étant également un vétéran, sous-dimensionné par rapport au bateau et sorti de la torpeur d'une retaite sûrement mérité en fond de cale, il a mis un peu de temps à retrouver de la vigueur. Mais après quelques tentatives, quelques déchirures, et le travail acharné de petites mains habiles (Philippe et surtout Pauline ont cousu des heures pour notre salut collectif), on a pu profiter des couleurs vives et du rythme doux d'une nav' sous spi, un bonheur absolu quand on sort de plusieurs heures de moteur.
Début de déchirure sur la têtière du spi, pourtant déjà raccomodée |
Tout l'équipage en alerte pour tenter de sauver le joli spi |
pétole ? oui, mais le spi ! |
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