samedi 11 avril 2015

Transhumance, ou comment traverser deux pays du Nord au Sud en 15 jours - 2 : Ecuador

Un passage de frontière, deux nouveaux tampons sur le passeport, et voilà le "centre du monde". L'Equateur au début m'étonne, en ce qu'il ressemble au Nord encore à la Colombie, alors que j'attendais les Andes dès le passage de frontière.

Dans le bus, un bonimenteur monté à la frontière nous fait l'éloge pendant une demi heure de son produit miracle, à base de bave d'escargot (promis !), qui soigne ride, cancers de la peau, taches, mycoses, et sûrement plein d'autres choses encore. Il nous apprend que l'Equateur, en tant que centre du monde, se rapproche du soleil à cause du réchauffement climatique. Malgré l'argumentaire incroyable et les promos imbattables, je n'achète pas son produit miracle. Pas assez de dollars en poche, car oui, la monnaie de l'Equateur est le dollar US !




Quito, elle, me rappelle La Paz. J'ai déjà un peu vadrouillé les Andes, plus jeune, pas moins grande. Les visages, les allures, les démarches, les couleurs me sont familiers. Et comme ça monte et ça descend, incessamment.

Je passe une semaine en Equateur, une semaine super sociale.

A Quito, je retrouve donc Beryl. Elle est hébergée chez des amis, Amandine et Antoine, un couple de lillois installés en Equateur depuis 3 ans et demi, le temps largement d'agrandir la famille : un petit "wawa", Titouan né il y a huit mois, avec des cheveux blonds, des yeux bleus, un grand sourire encore sans dent et deux nationalités. 


Beryl à Guapulo

Ils m'accueillent dans leur maison perchée sur les hauteurs de Guapulo, un quartier à part, un village dans la ville. Pour ceux qui lisent la revue XXI, vous aurez peut-être eu un aperçu de Guapulo dans l'extrait de la BD de Didier Tronchet qui y est paru en 2012, "Ma rue à Quito" (le bouquin s'appelle Vertiges d'Equateur). 


les rues de Guapulo




Amandine est prof de français à l'Alliance française, et Antoine s'est associé à deux amis équatoriens pour créer la bière "Los Tres Monjes" (les trois moines), une des premières brasseries artisanales équatoriennes. Si tous les français installés en Colombie me parlaient de la facilité qu'ils avaient eu à y lancer une affaire, l'Equateur semble être bien plus difficile à conquérir. En plus du bazar administratif pas moins conséquent qu'en France, une nouvelle loi taxe les importations à 80%, pour tenter de pallier à la baisse du prix du pétrôle que l'Equateur exploite comme une de ses pricipales ressources. Sachant qu'on ne trouve pas de malte en Equateur, los Tres Monjes redoutent un peu les prochains mois, une fois les stocks épuisés...




le précieux malte, importé de Belgique...
coucou président

On a donc deux jours pour profiter de Quito avant que Beryl s'envole. On y va à fond. Tous les lundi, le président de la République équatorienne Correa (Raphaël, aucun lien avec Chick, enfin je ne pense pas) va saluer son peuple au balcon du Palais présidentiel au moment de la relève de la garde. Alors ce lundi, entre garde montés, uniformes à pompons et fanfares, il viendra nous faire un coucou. 





Quelle classe cet accueil présidentiel pour mon premier jour sur le sol équatorien. Ensuite on montera et descendra sans arrêt cette ville entourées de montagne. Après quasiment quatre mois pas loin de la mer des Caraïbes, je réapprends à porter des chaussures et à subir les affres du climat équatorien, variant de la chaleur du soleil andin ardent les matins aux orages et averses incessantes l'après-midi.



C'est d'ailleurs sous une pluie battante que je débarque à Cuenca. Beryl repartait aux aurores vers Paris-la-Grise, j'ai pris un bus de nuit direction la troisième ville du pays, mais celle qu'on dit la plus belle. 


La cathédrale de Cuenca, vue de chez Rafa


C'est encore un chemin peu logique. Cuenca est à 10h de route au sud de Quito, je dois être de retour à Quito 4 jours plus tard pour prendre un avion vers le Pérou, plus sud. Je zigzag, je tire des bords sans contrainte de vent, juste pour le plaisir de me sentir libre d'aller où je veux, quand je veux. Et j'ai encore pas su résister à un défi d'ami. A Cuenca vit mon pote Rafael, rencontré aux Açores lors de mes tous premiers congés payés en 2011. Il fête ses 30 ans juste cette semaine, me dit que je dois en être, et je l'approuve sans hésiter.



Rafa est espagnol de Murcia, il fait partie de cette génération de jeunes diplômés espagnols immigrés en Amérique Latine faute de boulot dans la péninsule. Il est venu pour un stage à Cuenca et n'en est jamais reparti, embauché par l'Université pour faire de la recherche sur les politiques de développement agricole. 


Pacha, reine de la ville


Cuenca est une ville coloniale superbe, où il fait doux vivre. Les rues sont métissées entre cholitas à longues tresses vendant leurs fleurs et récoltes des champs des environs, et une population étrangère. Cuenca a été qualifié de meilleure ville où s'installer pour les retraités Etats-Uniens. J'ai lu cette info le sourire aux lèvre ne comprenant pas bien ce que ça pouvait signifier. puis après quelques heures, j'ai vite compris. 

Ces jeunes retraités des classes moyennes qui n'ont pas de quoi se payer un train de vie confortable avec leur maigre retraite aux US viennent donc plus Sud chercher la vie moins chère. Difficile de se mêler aux populations locales, les gens des montagnes sont bien plus réservés que leurs voisins de la côte. Aussi souvent, ces retraités gringos restent ils ensembles, dans des gates communities, parlant anglais mais portant quand même l'alpaga et le panama équatorien. Drôle de monde. Il semblerait que beaucoup repartent après un an ou deux, l'acclimatation n'étant pas des plus faciles. 


au musée, en tongs !


Rafa a la fête dans les tripes et ses 30 ans ont été célébrés dignement quatre jours de suite. En apothéose même, depuis le balcon de son appart donnant sur le parc Calderon, une soirée à danser entre les toits de la vieille ville et les étoiles, les clochers et voûtes de la cathédrale comme chaperons ou décor derrière le DJ. 

30 ans, mille crèpes


cumple de Rafa, sur son balcon qui domine la ville
Je suis partie avant la dernière fête pour cause d'avion à prendre à la capitale, mais se furent des retrouvailles dans la danse et la joie.
"Jesus, l'ami que tu dois connaître". J'ai malheureusement quitté Cuenca trop tôt pour cette rencontre

jeudi 2 avril 2015

Transhumance, ou comment traverser deux pays du Nord au Sud en 15 jours - 1 : Colombia

En chemin on perd les repères de temps, de distances, de limites mais pas d'envies. 


"
"Quién como Dios ?", c'ets vrai ça, qui donc ?


J'étais prête à rester quelques mois de plus en Colombie, et d'ailleurs ça viendra, ça reviendra, je reviendrai. J'en suis certaine. Mais mon errance solitaire s'est trouvée déviée par quelques belles âmes m'appelant plus au Sud. Même pas cap de traverser un pays pour passer quelques jours bien entourée ? Et ben si, faut pas jouer à me défier, je ne résiste pas fort. Me voici dans un sprint austral, pour rejoindre mon ancienne collègue Beryl à Quito où elle passe les derniers moments d'un séjour équatorien.

Alors vraiment, là, je m'échappe, de Medellin je ne verrai que le fameux Peñol, la pittoresque Guatapé et un petit bout de la onda festive de la ville et ses gens, où par chance je retrouve mon pote de Bogota Julian pour des au revoirs qu'on n'avait pas eu l'occaz' de faire avant. 



Guatapé pluvieux, ça fait un peu loch écossais quand même



Mais voyons, on ne monte pas sur le pied d'estale de la vierge !

Guatapé est ainsi, toute de couleurs vêtute


A Cali, je prendrai le temps de la balade dans ses rues ornées de couleurs et d conseils, et me prendra l'envie de revenir y apprendre à danser, après avoir découverte la folie des nuits salseras. 


Je suis assez d'accord



Pandebono hardcor, ça se traduirait à peu près par "Trash friand au fromage"...


Tu es ce que ton chien dégoûtant laisse ici




Au marché de Cali, des essences magiques : "kamasutra", "bientôt du travail"...

"pluie d'argent", "miel d'angletrre (?), "désespoir", "tout détruire"


Toujours plus Sud, Ipiales, on monte, voilà déjà les Andes...

jeudi 19 mars 2015

Darien ? Cherche quand même - Capurgana




Je ne sais plus vraiment qui m'a amené jusque ce bout de terre perdu entre la Colombie et le Panama qu'on appelle le Darien. Ce bout de jungle dense et réputé  hostile est loin d'être désert : des narcotrafiquants aux paramilitaires en passant par les indiens Kuna et leurs fléchettes aux dérivés du curare, on n'a pas tout à fait envie au premier abord d'y aller traîner ses tongs. Cette vaste zone entre le Panama et a Colombie est le seul endroit où la route Panaméricaine est  interrompue, les gringos l'appelent le "Darién gap", Wikipedia le raconte comme ça (clique sur "ça").



Frontière Colombie/Panama
Mais pourtant, il existerait dans cette zone étrange un petit bout de paradis difficile d'accès mais qui vaudrait largement le détour. Je crois que c'est d'abord cette australienne rencontrée à Cuba qui m'en avait fait une description idyllique. Et puis ce pote retrouvé à Baranquilla qui me dit du plus que bien, en précisant qu'en plus une amie à lui a ouvert une auberge de jeunesse là-bas, une fille qui bossait dans la musique à Paris et a tout plaqué pour le bout du Monde. Histoire intéressante... Voilà donc qu'à peine descendue de ma montagne Magdalenienne, je file Sud pour rejoindre Turbo d'où part la lancha pour Capurgana.

Journée de la femme à Turbo, Choclo, Colombia

Après 2 heures et demi de mer, on arrive à Capurgana après une traversée longue et éprouvante. L'accostage est laborieux, la descente de la lancha périlleuse, et quelques uns des touristes passent de longues minutes à tenter de s'en remettre. C'est une petit groupe hébété, salé, trempé qui rejoint le village. C'est comme ça tous les jours à cette époque, puis de mai/juin à octobre, la mer se calme, douce comme un lac, et si on a de la chance, les dauphins accompagnent le bateau. Un extrême inverse. Ca c'est Victoria et Raphaël qui me l'ont raconté. Parceque je passe à la partie douce de l'histoire.


La traversée était certes épique, mais cet endroit que j'ai rejoint est unique en son genre. Victoria et Raphael sont deux français qui tiennent une auberge à Capurgana, joliment nommée La Bohemia. Dans une grande baraque en bois bleu et blanc à deux bas de la mer qu'on entend déferler, au milieu d'un jardin vert et fleuri, les quelques heures pénibles qui ont précédé sont vite oubliées. Je ne sais comment ni pourquoi mais j'ai rapidement eu l'impression de connaître ces deux-là depuis des lustres et de débarquer au bout du monde chez des copains. Pleins de superbes moments, dans un endroit magnifique avec des gens incroyables. Je ne demande pas beaucoup plus moi; en fait.

Ces pays où le hamac est omniprésent ont tout à nous apprendre









Amélie, une passion pour tout ce qui se mord


Quand à Capurgana, il faut le voir pour le croire. Ce village perdu entre la jungle et la mer avait été choisi par le bras droit de Pablo Escobar comme lieu de détente pour lui et ses cliques de gros bonnets. Il y a donc fait construire un "aéroport international", dont l'unique piste en sable se termine sur la place du village. En fait de place du village, il s'agit d'un terrain de foot, toujours en sable. Et souvent y résonne de la musique, à fond. Le tube du moment c'était ça :



 A écouter jusqu'au refrain, qui fait : Yo lloré por ti, cuando te fuiste tu, y cogi una botella y glu glu glu glu glu, soit J'ai pleuré pour toi, quand tu es partie, et j'ai attrapé une bouteille, et glou glou glou glou glou

Pas de voiture mais des chevaux. Souvent plus d'eau, ou d'électricité, mais surtout pas ni pwoblem, on est dans les Caraïbes voyons, ça ira, ça reviendra... Quelques complexes touristiques de luxe abandonné depuis que les narcos ne sont plus dans la région sont à l'abandon. Sur le court de tennis, on a vu pousser quelques bâtons noués pour faire des cages de foot, c'est quand même plus facile à jouer.
 


Encore un paradis casi


Parce qu'il y a quand même du moche à Capurgana : la décharge

Cabo Tiburon (mais j'ai pas vu de tiburones, enfin de requin)

Le village est ravitaillé par bateau une fois par semaine. Le petit cargo qui arrive de Turbo ne peut pas passer la barrière de corail, on doit donc le décharger en lancha. Quand on est arrivé, la mer était tellement mauvaise que le ravitaillement avait deux jours de retard. En fin de semaine, quelques fermiers qui ont leur finca dans la jungle descendent au village vendre quelques légumes. On vit comme sur une île, bordée par la selva sur un rivage, et la mer de l'autre.




Le suite du récit est donc moins palpitante mais bien plus relaxante. Des journées aux rythme chaloupé des Caraïbes que j'expérimente avec une passion sans frontière depuis quelques mois. Des journées ensoleillées, des nuits étoilées. Des préoccupations sont existentielles : iraient-on plutôt se baigner dans une piscine naturelle aux abords de la jungle ou à la plage ? ou bien dans cette autre piscine naturelle face à la mer ? Vous savez si des avocats sont arrivés dans les boutiques ? Poulet à la mangue ou au coco ?

Un iguane mastoque
Une libellule pas si grande

J'AIME les pélicans

Mes mochilas, redoutant le départ attendu
Je suis restée une semaine à Capurgana. J'ai trouvé des copains, ou un bout de famille chez Victoria et Raphaël,  ces deux bohémiens expatriés au bout de l'Amérique. Ils y sont pour de vrais, et gonflés de projets. Vic donne des cours d'anglais aux petites du villages, Rafa veut ouvrir une école de musique. Ils prévoient de monter un tour dans la selva, vers la finca d'une famille qu'ils connaissent, pour montrer autre chose que le Darien de plages, pour continuer de développer durablement et doucement ce petit bout de terre ahurissant.
Je suis restée une semaine mais j'aurais pu rester un mois, dans ce village hors du temps, entourée de gens superbes. Je suis repartie une petite boule au ventre, avec l'impression de laisser un petit bout de moi là encore. C'est fou de se semer, et pourtant de se sentir s'enrichir. Encore une fois, je le dis et j'y crois, je reviendrai, c'est certain.


Du micro aéroport de Capurgana. L'épave d'avion de l'Onu en arrière plan n'a rien à voir avec le coucou que j'ai pris pour rallier Medellin

dimanche 8 mars 2015

Mundo Nuevo, sueño en construcion


Cinq petits mois d'errances déjà, presque 6, dont deux sur la route sans maison flottante pour se sentir chez soi partout. J'ai eu envie et besoin de me poser un peu, de m'offrir une routine, de laisser un peu le sac à dos se reposer... J'ai trouvé haut perché entre la vallée de Minca et la Sierra Nevada un genre de tout-ce-que-je-cherchais.




C'est l'histoire d'une finca cafetera, une ferme où jadis on cultivait le café, ainsi que les avocats et les mangues, sur quelques dizaines d'hectares de terres avec vue sur les montagnes, et sur la mer cachée derrière. Aux dires du voisin Eugenio, c'était une finca superbe, avec plusieurs variétés de café, qui produisait beaucoup et de superbe qualité. Les paramilitaires passent par là et font arracher le café, pour mieux surveiller les environs ou je ne sais quelle autre raison qui trouve sens à leurs yeux. La ferme reste ainsi toute nue sur son cerro, comme une plaie béante sur la sierra nevada. Les nouveaux propriétaires profitent de ses terres à nu pour faire paître du bétail.

Bu, reine de la vallée


Puis arrivent des gens avec des idées, des valeurs,  des envies et de l'énergie. Voilà qu'ils veulent faire revivre cet endroit, replanter ce trou de végétation, avec des espèces natives de la sierra. Et reprendre la récolte de café. Et trouver un moyen de transformer les tonnes d'avocats égaalement produites en huile. Et aussi faire en sorte que ce lieu défiguré par un bout d'histoire vraie pas reluisante devienne un oasis de vie et de respect, où l'on apprend, où on grandit, où on se respecte. Bienvenue dans la soon-to-be finca et auberge Mundo Nuevo. Les voisins ignorent encore qu'elle prendra ce nom bien taillé qui est déjà celui des terres environnantes sur les cartes. Mais déjà, on l'entend murmurer. Le Mundo Nuevo arrive, l'air de tout, tranquillement et sereinement.



Pour arriver à Mundo Nuevo, il faut d'abord prendre une jeep/taxi collectif qui part du marché de Santa Marta. Les 14 km qui séparent Minca de Santa Marta se font en une heure tant la route est toute gruyère. Un homme rebouche sans cesse les trous avec du sable, financé par les cotisations des habitants de Minca mais ça ne suffit pas, le sable est volage. On ne part donc pas si loin, mais déjà on voit le changement de climat. Santa Marta est un pôle de cagnard que seul soulage ce vent qui souffle à cette période. On l'appelle la brisa loca, comme l'autan toulousain ou le lodos stambouliote, on dit qu'il rend fou. Du village de Minca ensuite, soit on prend une moto taxi hors de prix qui peinera à atteindre la finca haute perchée, soit on marche. La route est tortueuse et surtout grimpe sévèrement. Mais la vue est belle et l'effort est récompensé par la bulle de belles âmes qu'on trouve au bout du chemin.

Juana observant Mundo Nuevo depuis La Candelaria


Là-haut, c'est une petite famille que je rejoins. Tout d'abord les deux associés, Phil un belge entrepreneur et jardinier et Vladi, un colombien touche à tout, prof et éveilleur de conscience. Vladi vit avec sa douce Mary et leurs deux enfants, Juana (10 ans demain) et Lucas, un apprenti Mowgli à peine plus grand que sa machette. Vivent aussi là-haut quand je débarque trois volontaires argentins autproclamés boludos et/ou pibes (gamins), Hélène la cousine de Philippe, Luntana un indigène Wayuu de 18ans qui reste ici la semaine pour pouvoir descendre à l'école du village plus facilement (sa famille vit à quelques jours de route),trois autres ouvriers qui aident au chantier vivent également là la semaine dont Deividson un paysan superhero de 23 ans qui travaille sur cette finca depuis qu'il en a 7, de même que Milady, la cuisinière. Et quatre chiens, et un chat. Et trop de moustiques, et beaucoup trop de tiques. Mais tellement d'étoiles....

Tout ce beau monde vit isolé là-haut pour construire ce mundo nuevo. Et il y a du boulot, tout est à peindre, à transformer, à construire, à planter... Tout est à faire mais cet endroit est déjà une merveille.




Les "boludos", Gabriel et Josélo, en plein boulot


Lucas, camouflé




Deividson et Phil comptant les toucans

Djin, chien survivor



Juana et la fontaine d'Eugenio, le voisin de la finca d'en face



Le soleil décline sur la mer, au loin derrière les montagnes. Il disparait sur une ligne invisible si élevée qu'on dirait que l'horizon est plus haut que la normale. Les couchers de soleil sont roses et fluos.

La nuit ensuite arrive toute scintillante de bruits et de lumières. On découvre quelques fermes cachées sur les flans des montagnes environnantes, de jour elles sont camouflées dans la végétation. Le ciel est bien plein, et on est plus près des étoiles qu'en mer. Je salue Orion tous les soirs avec plaisir.

Un samedi de fête à la finca, on s'est trouvé sans électricité. Un groupe électrogène ramené par un voisin nous a permis d'avoir du son. Et on a dansé toute la nuit sur le plat où on fait sécher le café qui fait un dancefloor parfait, sous un ciel clafi d'étoiles, un régal.

Luna llena


Les réveils sont tout aussi délicieux, tôt avec le soleil et les centaines d'oiseaux qui n'en peuvent plus de générosité de sons et de couleurs.











Voilà donc où j'ai passé les 16 derniers jours, et où je reviendrai certainement pour voir ce nouveau monde prendre vie et revoir les sourires de ces si beaux gens.  Si vous passez dans le coin, montez donc là-haut, il y a plein à donner et à prendre, c'est beau vous verrez.



J'ai repris la route plus riche de pleins de rêves et d'envie, c'est une chance incroyable. J'ai une chance incroyable.