mercredi 11 mai 2016

Vers un autre Japon : en quête de vert


Comme toujours, on ramène dans nos expansifs sac-à-dos (la fin du voyage approche, ils s'engraissent un peu ) une bonne part de rêves. On n'a souvent aucune attente précise sur l'endroit où on arrive, mais on sait au moins ce qui nous attire. Au Japon, on a dans notre baluchon des envies de découvrir la campagne japonaise, qu'on imagine montagneuse, calme, verte avec des routes sinueuses qui montent vers des temples...

Singes japonais à cul rouge gardant la montagne, dans les hauteurs de Shodoshima
C'est certainement paradoxal et décalé, et ça semble assez inaccessible quand on débarque dans cette métropole hyperconnectée et toute technologique qu'est Tokyo. Et nos premières escapades en Shinkansen vers Osaka ne nous ont montré qu'une ville qui s'étale sans fin sur des centaines de kilomètres. On ne se laisse pas démonter, on va les trouver ces paysages champêtres de nos rêves et des films de Miyazaki.


C'est d'abord à Tokyo qu'on trouve une évasion agricole, qui l'eut cru. Les parcs sont assez nombreux mais on rallie la gare de Tokyo pour se faufiler dans l'immeuble Pasona, siège d'une boîte de RH, et autodésignée "ferme urbaine". Forcément ça nous attire. 
La facade de l'immeuble est déjà toute végétalisée. Entre les portes d'entrées et le lobbys/hall d'accueil : une rizière !


Les salarymen en costard côtoient les jardiniers de circonstances, une partie du travail est réalisé par des personnes handicapées. Les réunions se tiennent entre des jeunes plants d'agrumes en fruits. Ca ne sent pas la terre, la plupart des plantations poussant hors sol,  mais déjà les tomates et le basilic nous réveillent les naseaux.






C'est une surprenante expérimentation au cœur de la ville, mais comme souvent ici, on ne pourra trouver d'interlocuteur anglophone disposé à répondre à nos mille questions.

Tant pis pour nous. On s'échappe alors vers Wazuka, où Kazumi-san nous accueille dans sa ferme de thé vert. Enfin voilà la campagne, on oublie les costards, on ralentit l'allure, on vit au rythme du soleil et le chant des oiseaux accompagne notre travail matinal.


Au milieu des champs de thé, des ventilateurs pour chasser les nappes d'air froid stagnant au dessus des haies de thé
Quelques jours avant la récolte, on nettoie retire les feuilles mortes du thé pour éviter qu'elles gâchent la récolte


Kazumi-san dans le hangar où sont rangés par taille les baches qu'on utilisera pour protéger les plantation de thé du gel

A Kyoto ensuite, on pénètre un imaginaire bridé à souhait, temple et jardins mettent leurs efforts en commun pour arrêter le temps, créer une bulle de songe où la quiétude est telle que seul le pas feutré des geishas qui traversent toutes enkimonotées rythme sans ne rien troubler.





Kyushu tremble trop pour nous laisser l'explorer. Mais aux abords de Fukuoka, en suivant ce sentier qui s'échappe du temple de Nanzoin, on découvre, seuls au monde, les bambous qui dansent, des temples perchés, des cloches qui sonnent eau vent, les odeurs du printemps...













A peine mon anniversaire noyé sous des litres d'eau chaude dans la cité thermale de Kinosaki, on repart, direction Shodoshima. 

On va rester une semaine sur cette petite île aux faux airs de Grêce, au Nord est de Shikoku, dans une ferme où Jiro-san et son épouse Sanae-san produisent de quoi manger et vendre un peu, du légume organique avec vue sur mer. 


Sanaesan et Haru (printemps), la chèvre




Lumière d'un premier soir, heureuse de cette échappée rurale




entourés de rizières


pausa orange du voisin / café au jardin


missions bois pour le chauffe eau
Encore une fois, cette semaine à la ferme est d'une intense richesse en terme d'échanges malgré cette foutue barrière de la langue, toute remplie de découverte de tous genre, du culturel au culinaire, des habitudes aux spécificités. C'est notre dernière expérience de woofing du voyage, et on en profite au mieux, travaillant au champs avec pour contremaître un aigle qui nous survol en rond.
On termine notre séjour à Shodoshima par une matinée au collège, une visite qui attaquera bien nos préjugés sur l'éducation au Japon qu'on imaginait si stricte et pincée. On en reparle avec vous au plaisir. 

On continue avec le plaisir (toujours), pour un dernier week-end japonais sur la splendide île de Shikoku. Des forêts si vertes, des rivières partout, de montagnes, du vent, de la mer, tout ce qu'on aime y est, et on peut même y marcher. Nos hôtes lisent le japonais, un monde s'ouvre à nous fait de temples planqué, de brochette de poisson grillé, de sentiers sinueux et de crêtes et sommets.





weird, je sais






On l'a donc eu notre Japon des bois, et ce mois japonais nous a surpris et enchanté. On est prêts à repartir, sans exclure d'y revenir. Ce sont les meilleurs départs. Prochaine étape, New-York.

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