...ou les tribulations d'une bretonne en milieu alpin austral
28 jours de mers sur un cata de dix-huit mètres avaient suffit à bien dégonfler nos guibolles. C'est que les options d'aller se les dégourdir au beau milieu de l'océan sont plutôt limitées. Les premiers 500m aux Marquises ont été une épreuve de force, le corps ne comprenait plus cet enchainement de pas tendant vers l'infini. Et si la Polynésie n'est pas vraiment terre de marche, la Nouvelle Zélande est sublime tentation. Il y a mille paysages à aller explorer à pieds, et un service public super efficace niveau rando, carto, meteo (le DOC).
Pour
ceux qui n'ont pas la chance de connaitre l'animal, il faut que vous
sachiez que Jo est aussi montagnard que je suis de la mer, voire pis.
Pour ceux qui ne me connaissent pas, il faut savoir que la dernière fois
que je suis montée sur des skis remonte à la classe de neige en 5e. Il
y a donc un monde entre nos deux univers, qu'on prend plaisir l'un
l'autre à défricher lorsque l'occasion se présente. Ce qui soupoudre de
burlesque bien des situations.
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Etape 1 - charger la voiture |
Alors on a repris tranquillement la marche, bien loin de nos performances péruviennes (voir nos grimpettes sur l'Ausangate au Pérou l'an passé).
Par une balade en famille d'abord avec la tribu de Tim et Phaedra (qui nous ont hébergé une semaine à Greymouth contre un peu de boulot, beaucoup de partage, d'écoute et de magnifiques moments).
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"The Ballroom", sur la Fox River, est Coast, South island |
Avec eux on s'embarque pour notre premier bivouac aux Antipodes, sous un abri creusé par des milliers d'années de passage de rivière. On découvre aussi le sport national en rando : le "river crossing".
Puis on se prévoit une semaine de break entre deux expériences woofantes. Une semaine pour partir sac au dos explorer davantage. Et déjà dès la prépa du sac, j'ai tout à apprendre.
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Blueberry, Jo, et tout ce qu'on a prévu de rentrer dans nos sac-à-dos pour 4 jours de marche sur le Gillepsie Circuit |
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Avant de partir, frais, vaillants et confiants |
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Après quelques heures de marche, un peu moins de tout ça... |
C'est quand même de drôle d'aventures que ces remontées de montagne. C'est pas banal de grimper ces machins. Moi avec mon pied marin, je fais plutôt dahut dans cet environnement de cailloux. J'y met quelques repères de mers, et voilà qu'au sommet on croiserait des amers.
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C'est une balise, non ? |
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et là c'est un aileron |
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Ici une figure de proue |
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Et une ici encore |
J'ai pas toujours le pas vaillant, équipée pour un bivouac haut perché, ça fait une belle prise au vent. Mais le plus usant pour une néophyte salée reste cette manie de montagneux de constamment descendre pour mieux remonter. Tu arrives en haut d'une côte qui t'a arraché ton dernier souffle et tu vois le chemin tranquillement redescendre. Mais pas moyen de te réjouir, il remontra de plus belle et de plus raide quelques centaines de mètres plus loin. Et on aura le souffle trop court pour maudire les ingénieurs des sentiers pour l'absence d'ouvrages d'arts et de remontées mécaniques.
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"mais faut encore grimper tout ça !" |
"Tu crois qu'on se couvre ? Sur le bord d'après,on aura le vent de face."
Il y a pourtant tant en commun. Cette dépendance aux éléments qui fait qu'une rando tranquille devient épreuve de force sous des "heavy rains" et autres "strong gales". Ce fait de ne pas foncer tout droit vers un but mais de devoir louvoyer pour pouvoir l'atteindre. Ces crètes qui nous dominent, d'écumes ou de rocailles. Je m'égare à les nommer "arrêtes". Je m'en sors d'une pirouette peu vaillante sous mes kilos de sacs "d'toutes façon, les crêtes, c'est pour les punks".
N'empêche que dans nos rêves haut perchés, on a croisé des balises, des requins et des figures de proues. Comme si la mer avait monté, comme si on voguait à bord de notre tente, chambre avec vues interchangeables à l'infini. La montagne aussi, ça vous gagne.
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Bienheureux une fois en haut |
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Impression
incroyable d'épanchement Daliesque : cette photo est bien horizontale,
mais on croirait que le monde penche à gauche... |
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Bivouac au dessus de Wanaka, sur la skyline track après le Roys Peak Mount et le Mount Alpha |
BONUS : le climat en Nouvelle Zélande est sujet à des variations très fréquentes et rapides. Ce qui offre aux marcheurs l'occasion de déballage intéressants pour sécher le bazar
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au retour de notre tentative avortée de passage du Gilllespsie pass |
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A Wanaka, une fois redescendus et rentrés en stop de notre aventure sur la skyline |
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